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Blood // Water
Black
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Messages : 110
Date d'inscription : 08/03/2016
MessageSujet: Blood // Water Blood // Water Icon_minitimeVen 30 Nov - 4:10
Blood // Water


Cette sensation dérangeante dans la cage thoracique, comme si on y avait coulé du béton à prise lente, et je n'attends que le temps fasse son affaire et que mon cœur se fige à tout jamais. Cette impression malfaisante dans l'esprit, comme si chaque minute passée au contact d'autrui ne faisait qu'accélérer l'inévitable. Ça pourrait être physique, comme un nénuphar dans le poumon, ou somatique, comme une envie d’en finir.

Cette négativité tournée vers la mort paraît tellement surfaite dans un monde surpeuplé où le temps de joie d’un être humain doit être similaire à celui d’une pub au milieu d’un film. Court mais immanquable. Anodin mais vital pour celui qui a besoin d’une pause. Tout le monde sait que les bons moments se gagnent malgré la furtivité de leur présence, et pourtant chaque individu chasse chaque seconde qu’il peut grappiller, comme si ça avait un sens. Si on vous coupe la peau, vous injecte de la morphine pour enfin arrêter tout traitement : Est-ce que vous ne ressentirez pas de douleur, grâce au simple souvenir de la morphine ?

Peu importe la théorie, l’être humain est fait pour survivre, et interpréter son entourage. Un tsunami s’apprête à fouetter la plage sur laquelle vous êtes, plus de la moitié des personnes présentes essayeront de fuir l’eau pouvant voyager à plus de 800 kilomètres par heure. Instinct, panique, spiritualité, vous pouvez nommer ce réflexe, il n’en reste pas moins qu’il ne se résume qu’à "Et si ?". Et si j’arrivais à courir plus vite qu’un tsunami. Et s’il y avait quelque chose après la mort. Et si ce moment de bonheur pouvait durer.

Je crois que c’est cela, finalement, qui nous achèvera tous : la banalisation de cette sensation, comme si tout était sur le point de s’écrouler, mais qu’il ne faut pas paniquer. Regarder la chimère de son jardin et se dire que tout est à sa place. Je ne crois pas que le fait le plus destructeur soit la nécessité du faire-semblant. Je crois que c’est la vérité accablante que tout le monde fait de même, et que ça crève les yeux. Ce petit truc, qui ne semble pas à sa place, sera soit votre unique raison de vivre, soit l’une des raisons de tout laisser tomber. Dans les deux cas, il y aura un grand plongeon garanti en fin de course, sans savoir quel chemin serait le moins douloureux.

Mais tout cela part du principe que ces questions ont une importance. Elles doivent être importantes puisque l’on se les pose. Il semble parfois que la question est plus vitale que la réponse, n’est-ce pas là toute idéologie religieuse ? Vous lisez un roman et l’auteur décide de placer des rideaux bleus dans la chambre du héros. On vous assure que ces rideaux bleus représentent l’immense dépression et le manque de volonté du protagoniste. Et si l’écrivain souhaitait tout simplement représenter des rideaux bleus ?

On cherche dans tout ce qui nous entoure un sens qui expliquerait notre existence. Une phrase, une musique, une image. S’il m’arrive malheur, c’est bien qu’il doit y avoir un message derrière, une philosophie, ou une morale qui me servirait pour plus tard. Une conversation mimique un aspect de la vie, un pêché, une leçon d’histoire. On a besoin de métaphores et de repères dans le passé. Si la voisine possède des cornes, il faut trouver une analogie à quelque chose qui se rapporte à soi. Sinon le monde ne ferait pas sens. Bien que, encore une fois, les rideaux bleus ne soient que des rideaux bleus.
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